Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

222 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

d’après des témoignages contemporains qu’il n’a pas connus et qui sont pourtant accessibles, d’après les témoignages de Chaptal, de Pasquier, de M"° de Rémusat, de Marmont.

Chaptal écrit — et il a raison — que Duroc était avant tout dévoué et secret et que ces deux qualités l’ont maintenu jusqu'à sa mort dans la faveur impériale. Mais faut-il croire avec Chaptal qu’il était nul? C'est juger trop sévèrement Duroc. Certes. il n’avait pas l'esprit étendu ; il n’eut pas le goût des lettres et des arts ; il ne pensa qu’à faire son devoir et qu’à obéir à l'Empereur. Mais ce Duroc sec et silencieux, ce Duroc si froid, si indifférent, si impénétrable qu’il parüût, tout en se bornant à être ponctuel, et bien qu’il ne fût pas homme à donner un avis ou un conseil et à montrer malveillance ou bienveillance, n’a jamais fait de mal et a souvent fait le bien.

Pasquier et M de Rémusat ont loué ses talents. Le chancelier assure qu’il n’eut avec nul autre des communications plus satisfaisantes ; que Duroc était doué d’un esprit supérieur, juste, positif; que Duroc avait admirablement organisé le service de la maison impériale; qu’il prenait, pour en garantir la sûreté, les mesures les plus convenables : qu’il ne mettait presque pas de gardes, n’étalait aucune précaution, et que pourtant il n’y avait pas apparence de confusion ou de désarroi, que chacun était à sa place et