Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

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italienne et M. de La Harpe a exposé à ses auditeurs les excellents principes de goût, la saine critique et l’élégance de style qui distinguent les écrits de ce célèbre académicien. »

Les cours commencent et nos jeunes gens les suivent avec une grande régularité. Les leçons de chimie et d'histoire naturelle de M. Foureroy les intéressent tout particulièrement :

« M. Foureroy, professeur de chimie, entre avec rapidité dans cette science qu'il nous enseigne d'une manière toute nouvelle et beaucoup plus claire, dit-on, que l’ancienne. Son système est très bon; il présente sans cesse à ses auditeurs l'expérience et les faits. Son éloquence est facile, pure, aussi noble que le grand art qu'il professe, il a une facilité, un choix admirable d'expressions ! .Il explique ce qu'il veut dire avec concision. Il est impossible de ne pas retenir ce qu'il dit. D'ailleurs M. Brognard, qui est chargé de la partie expérimentale, fait les expériences devant nous ; iln'est point doué du talent de la parole, comme M. Fourcroy, maisil manipule avec beaucoup d'adresse et d'intelligence. Il fit partir un ballon dernièrement avec du gaz hydrogène; c’est un gaz qui s’émane de l'eau. Cela me surprit beaucoup. Le ballon se gonfla sans aucune vapeur sensible, l'eau bouillonnait seulement sur la surface. Je lui ai vu faire une foule d’expériences fort étonnantes et cependant très simples ».

Le cours de physiologie offrait aussi un vif intérêt :