Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

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élevée ; elles ne payaient que 50 francs par an alors que le sexe fort était taxé au double.

Ge collège prit le nom de Lycée, en souvenir des établissements qui florissaient autrefois en Grèce.

Après avoir végété pendant plusieurs années, le Lycée finit par réunir un assez grand nombre de souscripteurs, et à la fin de 1790 il commençait à jouir d'une très grande vogue : M. Sue y professait la physiologie, M. Fourcroy la chimie et l’histoire naturelle, M. de La Harpe la littérature, M. de Parcieux la physique, etc. Terrier s’empressa de se faire inscrire ainsi que ses deux élèves.

L'ouverture des cours du Lycée se fit en grande ‘cérémonie au commencement de janvier 1791 :

«Paris, 25 janvier 1791:

« L'ouverture du Lycée s’est faite le 10 de ce mois, écrit Edmond, elle a attiré un grand concours de monde, et le grand nombre de dames qui y assistaient rendait cette assemblée très brillante.

« Quatre professeurs ont occupé d'une manière fort intéressante le temps de la séance. MM. Fourcroy, Sue, Boldoni et de La Harpe ont reçu tour à tour les vifs applaudissements qu’ils méritaient. Le premier a fait un tableau rapide et animé du Lycée actuel; le second a traité de la physique de l'homme ; M. Boldoni a tracé d'une main savante les beaux jours de la littérature