Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

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il fit valoir, entre autres raisons, que la dépense serait modique, car il n'en coûtait que douze livres pour la réception et six livres tous les trois mois pour l'entretien de la salle. |

En 1791, il y a à Paris trois clubs fameux, qui tous trois tirent leur nom des anciens couvents où ils se réunissent :

Les Feuillants sont le club des modérés; c'est là que l’on rencontre tous les constitutionnels.

Les Cordeliers ont pour chef Danton et Camille Desmoulins. Leur violence en éloigne beaucoup de citoyens. Les Jacobins renferment tous les partisans de la Révolution. C'est le plus ancien de tous les clubs et le plus fréquenté. Un immense amphithéâtre s'élève en forme de cirque et occupe toute la grande nef de l'église, mais il est encore insuffisant pour contenir la foule énorme des auditeurs. Les tribunes donnent place à plus de quinze cents personnes et elles sont remplies plusieurs heures avant l'ouverture de la séance. Une foule d’équipages attendent leurs maitres à la porte, au milieu de la masse du peuple qui n’a pu pénétrer et qui recueille patiemment au dehors les échos de la séance.

Chacun s'empresse de se faire inscrire sur les registres de la Société pour faire preuve de zèle patriotique; presque tous les députés se présentent. Il ne faut pas croire que ce soit une réunion de sans-