Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

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culottes : « C'est la fleur des bourgeois de Paris. il y avait là deux ou trois cents dames aussi parées qu'au spectacle‘. »

Les Jacobins entretiennent une correspondance active avec les sociétés qui se sont formées dans toute la France; on les nomme les sociétés affiliées et leur concours donne une terrible puissance au club parisien. Bien loin de trouver la demande de ses fils intempestive, M. Géraud s'empresse d'y accéder. Il répond à Terrier : « Je ne m'oppose en aucune façon à ce que nos jeunes gens entrent avec vous au club des Jaccbins, je le désire même ardemment. C’est une excellente école de constitution et de patriotisme, où les meilleurs orateurs de l’Assemblée nationale se font souvent entendre. »

Puis il lui fait part de l'association analogue qui a été fondée à Bordeaux sous le nom d’Amis de la Constitution et dont il fait déjà partie :

« Il s’est monté ici un club d’Amis de la Constitution, à l'instar du fameux club des Jacobins de Paris, auquel celui-ci s'est affilié. Déjà nombreux, il le deviendra bien davantage, malgré la sévérité des principes qu'on exige dans les candidats. J'en suis un des membres. C'est aux Jacobins aussi que nous tenons nos séances. li est à souhaiter que partout il se forme

1. Juurnal d'une bourgeoise.