Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

62 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

tures, etc. Les eaux allèrent plusieurs fois. On ne pouvait pas en approcher à cause de la quantité de monde dont elles étaient entourées.

« Nous avons vu dans le parc la Reine qui se promenait en une espèce de calèche avec le Dauphin, sa sœur, et Monsieur, frère du Roi. Ils avaient un attelage fort modeste.

« Toute la foule se précipitait dans le château pour voir le Roi qui, dit-on, mangeait comme quatre.

« Nous revinmes le soir par le bois de Boulogne; il était éclairé par la quantité de torches que les jeunes gens portaient et retentissait des chants et des sifflets des Parisiens qui en avaient presque tous. »

Un autre dimanche, Edmond et Terrier se rendent au château de Sceaux, demeure du duc de Penthièvre. Le parc et les eaux sont presque aussi beaux qu’à Saint-Cloud, mais le château est bien inférieur.

Les prés Saint-Gervais et le bois de Romainville sont le but d'une autre excursion : « C'est en fait de bois ce que j'ai vu de plus beau, dit Edmond; il est situé sur une hauteur, et l’on a une vue magnifique sur les villages de Saint-Denis et de Pantin. »

Ils visitent le cabinet vétérinaire de Charenton, le château de Vincennes, « vieille forteresse à laquelle on peut appliquer ces vers de Voltaire :

Près de Paris était un vieux château A pont-levis, mâchicoulis, tourelles, Un long canal transparent à fleur d’eau, En serpentant, tournait autour d'icelles.