L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

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60 CONSIDÉRATIONS HISTORIQUES

On pourrait citer encore une foule d’autres paroles qui luiéchappèrent et qui prouvent toutes l’état d'esprit dans lequel elle vécut et les remords qui angoissaient

du 15 mars 1911) : « Ainsi présenté, le mot est en effet très frappant; mais la citation n'est ni complète, ni textuelle, et voici, dans son intégralité, reproduit le passage des Mémoires de M"° la duchesse de Gontaut, gouvernante des enfants de France pendant la Restauration {1 vol. in-8°, Plon, 5° édition, p. 278 et suivantes) :

Nous fimes une excursion à laHaye.….. (en 1832). Le général de La Rochejaquelein fit ce petit voyage avec nous, et un jour, il aborda le sujet bien délicat de Louis XVII. Tirant de sa poche le portrait d'une intéressante figure, il dit à Me la Dauphine (duchesse d'Angoulême) : — «C'est celui de votre infortuné frère. » Là s’engagea une conversation qui agita fort Me la Dauphine. M. de La Rochejaquelein était dans la persuasion que ce prince vivait encore. — «Comment avez-vous pu croire, s'écria-t-elle avec vivacité, que, s'il eût été possible de conserver le moindre doute, j’eusse pu hésiter à le reconnaître hautement? Est-il vraisemblable que j’eusse préféré mon oncle à mon frère ? » Mademoiselle (la sœur du comte de Chambord) écoutaitsans comprendre, malgré toute son attention; elle hasarda avec timidité quelques questions auxquelles M2 la Dauphine répondit : — « Me de Gontaut vous apprendra de cruelles choses dont je n'ai pas la force de vous parler. »

« On voit que le contexte modifie entièrement la phrase qu’isole le Rapport [en l’altérant, d’ailleurs, et en substituant : terribles secrets à cruelles choses|, puisque, avant de prononcer cette phrase,