L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

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11 y eut à ce sujet une accusation formelle portée devant les Chambres contre le duc Decazes par M. Clauzel de Coussergues, accusation qui fut de suite étouffée.

Le duc de Berry a écrit au duc de Normandie plusieurs lettres qui ne laissent aucun doute sur la conviction de celui qui refusait de succéder à l’usurpateur (7).

Elles faisaient parties du dossier de 202 pièces (8)

et jusque sur l’échafaud, a persisté à déclarer qu’il n'avait eu ni inspirateur ni complice ».

7. Erreur manifeste. Le seul témoignage qui « établisse » ce fait est celui de Naundorff lui-même, qui dans ses mémoires les plus tardifs a parlé de ces prétendueslettres. Voicimême la source de M. Boissy d'Anglas: « Dans le cours de l’année 1820, j'écrivis pour la dernière fois au due de Berry qui me fit alors une réponse dans laquelle ce prince me révélait qu’il avait été trompé à mon égard. La lettre était consolante pour moi, et datée, si je me le rappelle bien, du 3 février : dix jours après, il fut assassiné ! » (Abrégé de l'histoire des infortunes du Dauphin, Londres, 1836, p. 75.) Inutile de dire que jamais personne, pas même Pezold ou Albouys, n’a vu ces lettres inexistantes et qu'aucune copie n'en

‘a été prise.

8. Personne n’en sait rien. — Ce qui est vraisemblable, c'est que ces 202 pièces se composaient uniquement de lettres de dupes ou de complices.