L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

SUR LA QUESTION LOUIS XVII 69 qui lui furent volées, il n'y a pas d'autre mot, lorsque, beaucoup plus tard, le duc de Normandie, Naundorff, introduisit l'instance en revendication d'état devant le tribunal civil de Paris, et qu'il fut ensuite expulsé arbitrairement de France et contrairement à tous les droits, par le Guuvernement de Louis-Philippe.

On verra dans la déposition de M. Otto Friedrichs la copie du reçu légalisé par le commissaire de police de ces 202 pièces (1).

Et parmi les personnages énigmatiques de la famille royale, nous plaçons le comte de Chambord lui-même.

Pour couper court aux instances de M. Chesnelong, le suppliant, avec larmes etun genou à terre, de revenir en France, il lui répondit tout ému : « Mon cher ami, j'ai encore une raison pour maintenir mon refus, mais une raison que je ne puis dire. » M. Chesnelong a lui-même cité cette parole du prince dans le Correspondant.

Et plus tard, dans la toute dernière période de sa vie, à ceux qui lui demandaient : Que ferons-nous après vous ? —

« Votre devoir », répondait-il. — Qui devrarégner ? —

« Celui qui a droit. »

Quelle est cette raison non avouable (2) qui empêchait le comte de Chambord de régner, et que signifiait cette parole sibylline : Celui qui a droit?

Comme son père, le duc de Berry, le comte de Chambord connaissait le terrible secret de l'existence

4. Mais ce reçu ne prouve nullement que le dossier contenait des lettres du duc de Berry.

2. Terme dont l’habile impropriété saute aux yeux. — Les paroles du comte de Chambord n'ont,

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