L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

SUR LA QUESTION LOUIS XVII 15

Voici, en substance, ceux qui existent dans les archives de mon ministère : ils ont été communiqués officiellement, par le Gouvernement prussien. à M. le Ministre des Affaires étrangères.

Naundorff est signalé comme issu d’une famille de juifs établie dans la Prusse polonaise.

Pour le Ministre et par son autorisation(8): Le Conseiller d'Etat directeur : B. DEJEAN.

Cette lettre, répandue à profusion par le destinataire et par les soins de la police, fit un bruit énorme.

Ce que voyant, le fidèle Gruau de La Barre, qui veillait, écrivit directement au roi de Prusse ce qui suit :

Lyon, Le 29 octobre 1839. SIRE,

Au nom de Son Altesse Royale le duc de Normandie, et par ordre formel de sa part, comme son conseiller chargé d'affaires spécial, j'ai l'honneur d'envoyer à Votre Majesté une pièce que la police de France fait répandre partout et qu’elle déclare tenir de votre ministère. Est-il vrai qu'un de vos ministres ait informé le Ministre du Roi des Français

8. Le ministre de l'Intérieur, au 9 juillet 1839, était M. Duchâtel. Puisque la lettre de Dejean est écrite « pour le ministre et par son autorisation », on pourrait dire, au lieu du « faux Dejean », le « faux Duchâtel ». Et pourquoi pas «le faux Soult », Soult étant alors président du Conseil? À moins que les premiers éléments du « faux » n'aient élé élaborés sous le cabinet Thiers, ou sous le cabinet Molé, qui lui succéda le 6 septembre 1836, et

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