L'année de la peur à Tulle

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prisonniers de Favars, en même temps qu’à celui de Durieux, et obtenir son intervention auprès de l'Assemblée nationale.

Cette démarche ne fit qu’aggraver la situation, comme nous le verrons plus tard.

Le Conseil général de la commune de Tulle, réuni le 2 février, décida d’envoyer une adresse à l'Assemblée nationale pour lui « renouveler les sentiments respectueux de la commune et l’assurer, en même temps, de la plus exacte fidélité à faire exécuter ses décrets ». IL fat aussi décidé qu’on rendrait compte, à cette même Assemblée nationale, des insurrections qui avaient en lieu dans les environs de la ville depuis l'affaire de Favars; enf£n de l’arrivée, à Tulle, d’une compagnie du régiment de Royal-Navarre-cavalerie et surtout de l’arrestation et détention du sieur Durieux.

Dans la crainte d’insurreclion nouveile et craignant l’arrivée à Tulle des paysans de Saint-Germain, Favars, Sainte-Féréole, Saint-Hilaire, Venarsal, etc., qui, disaiton, voulaient délivrer les prisonniers, le Conseil ordonna en outre à l’Etat-major de la place et av commandant du Royal Navarre-cavalerie « de disposer un plan de défense en cas d’insurrection contre: la ville », et conclut en disant « qu'il seroit bien que MM. les Officiers commandant le régiment prissent l°s précautions nécessaires pour engager MM. les fusiliers à meitre leurs armes en état. »

Dans cette même séance, il fut décidé qu’en présence de « la crise désolante où se trouve la province, crise dont la cause ne doit être altribuée q''à l'erreur et au prestige que les ennemis de la Révolution répandent parmi les paysans qu’ils trompent grossièrement en supposant de faux décrets et des ordres qui n’ont jamais existé », il serait adressé une lettre-circulaire, imprimée, à MM. ies