L'année de la peur à Tulle
d'ée
Ce terrible jugement fut décapprouvé par la population tulloise, ce qui montre bien encore qu'elle ne vivait pas en état d’hostilité avec l°s campagnards. Dans l'esprit de chacun le réquisitoire du procureur du Roi tendait à l’acquittement de tous les accusés, et malgré ce réquisitoire et la protestation de son auteur contre les vices de forme de la procédure, malgré ses conclusions qui réclamaient la cassation, le tribunal prévôtal condamna :
CINQ des accusés à UN AN de prison ;
Ux autre à TROIS ANS de prison;
DEUX autres à UN AN de prison, à la PEINE DU CARCAN et à la FUSTIGATION ;
Erfin DEUx À LA PEINE DE MORT !
On ne pouvait croire que le tribunal osât ordonner l’exécution. O4 disait avec raison, dans la contrée, que le mal fait par ces hommes était bien au dessous des peines qu'on leur infligeaill. — Qu'avaient-ils faits en somme ? — Ils avaient voulu pêcher un étang! On avait fusillé deux des leurs et massacré quelques autres Le lendemain ils s'étaient insurgés, voulant venger leurs morts, leurs blessés, et obtenir ia liberté des prisonniers ! On en avait encore tué quatre parmi eux et blessé beaucoup qui devaient mourir plus tard! On les accusait d’avoir fait le coup de feu contre la gendarmerie, mais ils n'avaient tué personne, « la Hi du bassinet des vieux fusils, seule, avait pris feu !
Les campagnes, comme la “ville, étaient indignéos d’un pareil jugement, tout le monde espérait qu’on ferait encore grâce avant l'exécution. On n'’oserait pas mettre à mort Siccard et Vaujour.
Cependant l'arrêt qui condamnait ue et Bonnet au Carcan, et à être ensuite fustigés, fut exécuté. Ces malheureux furent, sur la place publique, attachés au