L'année de la peur à Tulle
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des Pradaux, puis aprés au chateau aprés qu’ils auront peche celui de Lachamp, je vous prie de vouloir bien tacher d'y faire mettre de lordre, attandu qu’il n’y a aucun des messieurs de SaintHilaire, qu’ils sonts tous partis pour Paris; ce sont les paysants de Saint-Germain et ceux de Saint-Hilaire qui font le plus de bruit, a ce qu’on m'a dit ils fracassent et brulent tous les bois de la maison pour se chauffer la nuit en attandant que letang soit a peche, ils ont aussi coupé le palou et coupent toujours la chaussé pour le faire se vider à cause que la bonde est engorgé.
J’ai honneur d’etre avec baucoup de respec, Dore votre tres humble et tres obeissant serviteur.
Froucaup fils.
Au reçu de cette lettre, le Directoire du département dépêcha ses ordres à la municipalité de Favars qui, dès le lendemain, au jour, dressa le procès-verbal suivant (1) :
‘ Aujourd’hui vingt-sept mai 1791, à l'heure de six du matin, dans la maison curiale ; ayant fait assembler le Conseil général de notre commune de Favars à l'effet de prendre des renseignements sur le delit commis contre l’etang de Lachamp, notre Conseil a rapporté qu’il avoit entendu dire que lachaussée dudit etang avoit été coupée, qu’une petite maison à côté de l’etang, située dans la commune de Saint-Germain, avoit été beaucoup endommagée, que le pâlou avoit été rompu et jetté au-dessous de la chaussée ; on nous a rapporté qu'il y avoit sur la chaussée environ quatre ou cinq cents personnes de differentes paroisses, el qu'il nous étoit impossible d’en approcher pour connoître les attroupés à moins d'exposer notre vie. Dimanche dernier, à la sortie de la messe paroissiale. vers une heure après-midi, où nous rapporta dans notre place qu’il y avoit un grand attroupement sur la chaussée dudit etang ; alors le maire, assisté des officiers municipaux, defendit à haute voix à tout le monde qui etoit present d'aller attaquer ledit etang.
(1) Arch, de la Corrèze. Regisire du département, n° 594, folio 92.