L'année de la peur à Tulle

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Faye La Oueze, député extraordinaire de la commune de Brive.

OsservarTion. — Nous avons reçu une autre lettre d’un citoyen du Bas-Limosin, qui présente les événements de cetle province sous un aspect un peu différent, mais comme cetfe lettre n'était pas munie de signature, nous pensons qu’elle’ ne balance point l’autorité de celle ci-dessus. Toute la France d’ailleurs connaît aujourd'hui le patriotisme éclairé de la ville de Brive ; on sait qu’elle à causé l’effervescence des campagnes par une adresse fraternelle et qu’elle a eu en horreur l’effusion du sang de bons laboureurs égarés par les ennemis du bien public. Si le crime de M. Durieux n’est autre que d’avoir partagé Les sentiments humains de ses concitoyens de Brive, il faut bien croire qu'il ne sera pas assassiné par le couteau des aristocrates. Le prévôt de Tulle sera plus prudent que celui de Marseille.

Après cette publication et l'intervention de la commune de Paris auprès de l’Assemblée nationale, un décret fut rendu portant que le Président de l’Assemblée « se retirera par devers le roi pour le supplier de suspendre toutes les procédures dirigées par les prévôts du royaume (1) ».

C'était ane sorte de blâme infligé à la cour prévôtale et à l'administration municipale de Tulle. Gette dernière fut émue et, dans sa séance du 10 mars 1790, après avoir lu la lettre publiée dans les Annales patriotiques, le Conseil général prit la délibération suivante :

Le Corps municipal a unanimement pensé que cette lettre inculpait trop griévement soit les officiers de la prévoté et les juges qui les ont assistés, soit les membres de la garde nationale qui se portèrent à Favars pour secourir le château du seigneur du lieu,

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(1) Gazette nationale du 8 mars 1790.