L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

102 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

la nôtre. En laissant de côté d’autres preuves ou vraisemblances portant sur l’histoire de notre sol, il nous suffit de faire remarquer que les monts Atlas, géologiquement très jeunes, s'étendent jusqu’au rivage de l’Atlantique et s’y trouvent rompus brusquement dans des conditions montrant qu’il s’agit d'une rupture produite après le plissement récent ayant donné naissance à la montagne.» Dans la suite de sa démonstration Dacqué s'appuie sur la légende des Pléiades et des Hespérides qu'il étudie non pas en lui prêtant le sens d’une simple allégorie mais dans sa teneur symbolique et, ce faisant, il lui paraît essentiel de considérer ce symbole comme signifiant une réalité. Cette méthode permet de pénétrer jusqu’au noyau du symbole et de découvrir derrière la forme du symbole la tradition de faits concernant l'homme ou l’histoire naturelle. Dans la légende des Pléiades, Dacqué cherche à distinguer le sens postatlantidien. La légende confirme l’histoire géologique de la chaîne de montagnes du nord-ouest de l'Afrique, qui se trouva brisée de bonne heure en fragments isolés pléiadiens et en montagnes. La partie océanique (partie annexe du plissement montagneux pléiadien) n’atteignait pas la hauteur de l'Atlas. Les Pléiades apparurent dès lors naturellement comme étant les filles de l'Atlas et, lorsque la portion de montagne qu’elles représentaient fut engloutie, on les supposa transportées dans le ciel. Mais, encore chez les poètes grecs (Pindare et Simonide) elles apparaissent comme des déesses de montagnes, qui d’ailleurs étaient supposées se trouver en Grèce. Toute la légende apparaît donc comme une allégorie de la disparition d’une contrée atlantique qui était la continuation du corps de l'Atlas. Lorsque le corps du père fut ainsi déchiré, les dieux durent consoler la douleur des enfants. «Je crois, dit Dacqué, qu'on ne doit pas voir autre chose que de l'histoire naturelle