L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

118 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

de la terre ne passe plus où il passait autrefois et le glissement des pôles sur la courbe où ils se déplacent n’a pas cessé de se continuer encore à présent. Suivant Wirth, c’est donc le froid qui a contraint les anciennes populations polaires à se répandre sur les contrées méridionales et la mythologie de ces peuples a conservé le souvenir du risque de mort par le froid. Peut-être trouvet-on là aussi l'explication de la tendance qu'ont encore actuellement les populations du nord à se déplacer vers le sud.

Dans cette méthode de recherches, Wirth veut principalement faire table rase de tous les vieux préjugés et, avant tout, de la tyrannie de la formule ex oriente lux. Débarrassé de cette idée que la lumière vient de l'Orient, et de tous les dogmes relatifs aux migrations civilisatrices et aux emprunts que les civilisations se seraient faits, il veut que sa construction nouvelle de l’histoire de l'esprit n’ait pour bases que l’ensemble de ses découvertes. Wirth croit pouvoir se débarrasser des doctrines des écoles orientalistes en montrant leur ignorance des monuments épigraphiques qu’il a signalés le premier. L'existence de l'Atlantique même, en tant que fait géographique, reste, dans les théories de Wirth, à l’arrièreplan géologique des seuls faits qui l’intéressent, ceux relatifs à la morphologie des civilisations. Pour les Atlantes eux-mêmes, l’Atlantide n’a eu d'importance qu'en tant qu’elle a constitué le pont par-dessus lequel a passé l'humanité arctique, dépositaire des germes de la civilisation, pour aller en porter les semences dans toutes les parties du monde civilisé, où elles devaient fleurir et fructifier.

C’est à l’école d'Herman Wirth que se rattache Rudolf John Gorsleben par ses points de vue sur l’Atlantide historique. Dans son Ere nuptiale de l'humanité (1930) il cherche, lui aussi, à présenter l’Atlantide comme le