L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

142 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

l’ancienne tradition grecque. Mais le pays des Méropiens est le Kousch des Ethiopiens et les Méropiens ne sont pas autre chose qu’une appellation abrégée du peuple de Nemrod. Or, d’après Karst, Mérope (Kousch) est identique avec l’Atlantide Orientale. Il faut donc qu’il y ait eu une Atlantide dans l’Asie Orientale. Intéressante est l'explication que trouve Karst pour l'expression employée par Platon « en dehors des colonnes d'Hercule. » Suivant Karst le mot « colonnes » résulte d’une confusion du mot grec kion signifiant colonnes, et du fleuve « Gihon », qui, selon la Bible (Genèse II, 13), entoure tout le pays de Kusch. Au lieu de «en dehors des colonnes d’Hercule » on devrait lire plus correctement «en dehors (ou de l’autre côté) du Gihon». Or ce Gihon est le Gange, qui n’est pas considéré seulement comme un fleuve, mais comme un golfe ou comme un bras de mer, séparant l’île Dekkan du massif montagneux de l'Himalaya. L’Alantide est donc le royaume du milieu, situé de l’autre côté de cette eau, et délimité en tant que presqu'ile, comme la Chine préhistorique, au nord par le lac Gobi-Tarim, la mer intérieure mongolique, au nord-ouest par la mer tourano-caspienne et, au sud-ouest, par le golfe hindoustanique du Ganza ou Gihin. Karst explique le récit platonicien relatif à une puissance guerrière qui aurait étendu sa domination sur toute l’Europe et l'Asie, à partir de la mer « Atlantique », de la manière suivante. Il se base principalement sur le passage où on lit qu'à l'époque de cet événement la mer était encore navigable et il admet que l’expression mer «atlantique» désigne à cet endroit le lac préhistorique tourano-ouest-sibérien, considéré commé prolongeant la mer Caspienne entre l’'Oural et l’Altaï. Le nom que les habitants du sud-ouest de cette immense mer intérieure (les Lesgii du nord) lui donnaient était « rathlad », signifiant mer ou lac, que