L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

LA THÉORIE DE KARST : LES DEUX ATLANTIDES 145

l'Atlantide véritable et primitive. Les deux traditions sur ce pays de l’est, aussi bien le récit de Platon (d’origine égyptienne) que la tradition iranienne des Perses, doivent provenir de la même source préiranienne et chaldéenne. Il cite des textes de l’iranien ancien : « Là, (c’est-à-dire à Kangha et dans les régions avoisinantes) un maître immortel est mis au pouvoir, comme nous l'avons dit, c’est Peshotanu, fils de Vistacpa, que l’on appelle aussi Cithromainyu dans le pays de Kangha. » Et, plus loin : « Peshotanu (fils) de Vistacpa (ou Vis{aspa) demeure à Kangha (Kanha).» D’après quoi ce Kangha, patrie d’une race pure qui vivait suivant la religion mazdayanique, était gouvernée par Pashutan, le fils.

Ce Pashutan est le Poseidon du récit de Platon sur l’Atlantide et c’est aussi, du point de vue de la linguistique, la transcription grecque de Flirano-touranien « Pashutan-Pashotanu ». Ainsi l'horizon atlantidien, déplacé et défiguré par la réflexion gréco-égéenne, se trouve repoussé des colonnes d'Hercule occidentales vers les colonnes d’Hercule orientales et de l'Hespérie vers le pays touranien et l’Asie Orientale. Karst veut aussi que l’on considère le jardin d’Eden, en hébreu « Gang-eden » comme une forme synonymique de « Gang » (ou Ganga dans Gangdys ou Ganka) en supposant pour le nom du fleuve Gange une désignation locale « Ganga ». Ainsi un concept cosmologique, celui du jardin d’Eden, est transporté dans le domaine terrestre et on le localise dans un pays portant effectivement son nom. Comme noyau de cette Atlantide orientale dans le Kanga, nous voyons alors apparaître la Chine qui, d’après la conception orientale du monde, s’'étendait sur l’archipel indo-malais. C’est donc là aussi qu'il faut transporter l’Atlantide de Platon, « en dehors des Colonnes d’Hercule. »

ALEXANDRE BESSMERTNY 10