L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

L'ÎLE DES THÉOSOPHES ET DES OCCULTISTES 175

La récente littérature théosophique et anthroposophique a donné une place importante à cette tradition théosophique. Un article de Adolf Ammerschlaeger sur le problème de l’Atlantide est particulièrement instructif. Dans cet article la destinée atlantidienne, dans ses aspects extérieurs, est utilisée en vue de sa signification interne et psychique. Il semble presque que la tradition atlantidienne elle-même n’apparaisse plus comme correspondant à un événement historiquement défini mais comme un mythe qui éclaire pour les initiés le symbole de l’île engloutie. On y trouve mise en valeur, particulèrement, la seconde partie de l'ouvrage de Steiner, dans laquelle est décrit le processus qui conduisit la conscience de l’Atlante aux sphères supérieures. « Plus les puissances intellectuelles prirent le dessus et plus s’évanouirent les forces de l'intuition, plus faible et plus obscur devint le sentiment du divin. Le crépuscule des dieux commença. »

L'air, qui avait plus d’épaisseur au temps de l’Atlantide, subit des modifications lors de l'effondrement de ce continent. La lumière solaire put traverser les nuées brumeuses et l’arc-en-ciel parut. « Il s'élève au seuil de la conscience qui se tourne vers la terre et devient pensante. » Ce n’est donc pas un phénomène purement physique. Il précède le monde de la lumière et constitue un reflet de ce monde supérieur que l'homme devra se créer par sa science et par sa technique. « A partir de cette époque, la vie se dissimula de plus en plus derrière son reflet coloré » et le lumineux monde divin des Atlantes n'a plus de vie pour la conscience des hommes si ce n'est dans le souvenir d’un âge d’or. Seuls parmi les hommes les initiés ont encore la notion des puissances qui conduisent le monde. Pour le vulgaire profane l’île bienheureuse ne fut plus que la terre des joies extéricures. Mais l’anthroposophie reconnaît l'impulsion spi-