L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

234 ANNEXES

Et le prêtre répondit : « Je n’userai point de réticence, mais par égard pour vous, Solon, pour votre cité, et plus encore pour la déesse qui a protégé, élevé, instruit votre cité et celle-ci, je vous le dirai. De nos deux cités, la plus ancienne est la vôtre et de mille ans, car elle a reçu votre semence de Gaia et d'Héphaistos. Celle-ci est plus récente. Or, depuis que ce pays-ci est civilisé, il s’est écoulé, portent nos écrits sacrés, le chiffre de huit mille années.

C’est donc de vos concitoyens d'il y a neuf mille ans que je vais vous découvrir brièvement les lois, et leurs hauts faits, je vous dirai le plus beau qu'ils aient accompli. Pour le détail exact de tout, nous le parcourrons de suite une autre fois, quand nous en aurons le loisir, en prenant les textes eux-mêmes. Or, comparez d'abord vos lois à celles de cette cité-ci. De nombreux exemples de celles qui existaient alors chez vous, vous les trouverez ici aujourd'hui. En premier lieu, la classe des prêtres séparée de toutes les autres et mise à part, puis la classe des artisans, puisque chaque sorte d'artisans exerce son métier séparément, sans se mêler à aucune autre, la classe des bergers, celle des veneurs et celle des laboureurs.

Et pour la classe des combattants, vous avez constaté sans doute qu'elle est également ici distincte de toutes les autres, et qu’à ses membres la loi a prescrit de ne s’occuper de rien, sinon de ce qui concerne la guerre. De même, pour la forme de leur armement, écus et lances, dont les premiers, parmi les peuples qui avoisinent l'Asie, nous avons été armés. Car c’est la déesse qui, comme en ce paysci, vous l’a enseignée, à vous les premiers. Et pour l'esprit, vous voyez sans doute combien la loi en a pris soin par ici, dès le début, ainsi que de l’éducation, et comme elle nous a tout découvert, jusqu'à la divination, et à la:médecine qui concerne la santé, depuis ces sciences divines jusqu’à leurs applications humaines, et comment elle nous a fourni de même toutes les autres sciences qui font suite à celles-là.

Eh oui, c’est ce même arrangement et cette même organisation que la déesse vous avait donnés en partage, à vous les premiers. Elle avait élu le lieu où vous êtes nés : elle y avait considéré l’harmonieux mélange des saisons, qui le rendait apte à porter les hommes les plus intelligents. Et,