L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes
L'ATLANTIDE DANS LE NORD DE L'AFRIQUE 59
paraît pas s'être intronisée solidement puisque les Romains, au lieu d'employer cette expression, parlent encore de la «mer extérieure ». C’est seulement plus tard que les noms Oceanus Atlanticus ou Mare Atlanticum ont été adoptés et seulement pour la partie située à l’ouest de l'Espagne ou de l'Afrique du Nord. Les contes merveilleux que les Phéniciens avaient mis en circulation sur cette mer pour en éloigner les concurrents étaient généralement tenus pour des vérités et ils ont même influencé Aristote qui, dans sa météorologie (livre 2, I, 14), dit que la mer de l’autre côté des colonnes d'Hercule est bourbeuse et immobile, À notre époque on a cherché à identifier cette mer bourbeuse et épaisse avec la mer de Sargasses. Maïs cette tentative est devenue inadmissible depuis les recherches de Krümel, en 1891. À cela s'ajoute que les Anciens n’ont jamais fait à proprement parler autre chose que de la navigation côtière. Il n’est pas impossible que des marins emportés par la tempête ou à la dérive soient allés jusqu’au Grônland ou en Amérique. Mais, d’une façon générale, on peut cependant considérer comme certain, d’après Borchardt, que la légende de la mer de Sargasses infranchissable n’est apparue qu'après les voyages de Colomb. Borchardt est d'avis que la mer «impénétrable» des Anciens n’est qu’un conte inventé par les Phéniciens. Borchardt décrit dès lors l’île des Atlantes, suivant Platon, comme une grande citadelle maritime, unie à la mer par un canal navigable de neuf kilomètres et demi, et située au bord d’une plaine fertile, A partir de l’ouverture du canal sur la mer, une ceinture de fortifications courait autour de la forteresse et des quartiers habités, ainsi que des magasins, en se tenant toujours à cinquante stades du premier canal et des annexes du port. Borchardt considère les grands canaux comme ayant été des méandres du fleuve. Il trouve la région