L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

60 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

décrite par Platon dans l’arrière-pays de la petite Syrte, au golfe de Gabes, à l’ancienne Tacape. « Si on examine une carte on constate aussi que le lieu de débarquement indiqué ne pouvait être ailleurs que sur cette plage de sable. Nous avons là, près de la côte, une plaine dont tous les historiens depuis l’antiquité jusqu’à nos jours ont célébré la fertilité. Une vallée fluviale, longue de cinquante stades, profondément dessinée, le Wadi el Melah le «fleuve salé » réunit le Schott el Hameïna le «lac salé de la source » avec la mer. Dans ce lac salé se trouve, devant son déversoir, une île maintenant inaccessible qui a un diamètre de neuf cent vingt mètres, c’est-à-dire de cinq stades. Dans ce pays même demeurent les Beni Hammama. Si nous traduisons le nom arabe (Ham mam signifie la source chaude) dans le dialecte Liboberbère, le nom des « fils de la source » devient « At-tala » et le lac salé lui-même serait ainsi la « mer Atlantique » de Platon ou mieux la « mer des Atlantes » ou « atala » un nom que nous trouvons aussi dans l’Apocalypse sous la forme « Bahr atel » ou mieux « atala ».

Le Schott el Hameima n'est séparé du grand Schott el Djerid que par une ondulation de sable de peu de hauteur. Ce Schott est aujourd’hui impassable et ensablé, mais il était encore perméable à une époque appartenant à l’histoire de même qu’il était en communication avec la mer Méditerranée. Selon toute vraisemblance cette mer longue de deux cents kilomètres et large de quatre-vingts portait le nom de «mer des Atlantes »; c’est celle que nous connaissons aussi sous le nom de «lac Triton ». À son issue se trouve l'ile de Poseidon, qui est la même que l’île Phla d'Hérodote, (IV, 178) avec son fameux temple d’Athene. D'ailleurs Diodore raconte, de son côté, qu’il y eut là une vaste mer, disparue en 1250 avant J.-C. lors d'un grand tremblement de terre, et n’ayant laissé qu'un marécage salé.