L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

78 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

dateurs nordiques de Tartessos. De même les caractères qu'on trouve sur des monnaies hispaniques antérieures à l’époque chrétienne et qu’on n’a pas pu lire jusqu'ici, sont assez vraisembablement, selon l’opinion de Schulten, des caractères tartessiens.

En corrélation avec ces recherches, Hennig, dans le remarquable ouvrage, bien digne d’être lu, qui a été cité précédemment, signale le fait singulier qu'on ne trouve aucune mention de Tartessos dans l'Odyssée d'Homère, où toutes les côtes maritimes occidentales du monde alors connu sont cependant assez exactement décrites. Cette particularité est d’autant plus surprenante qu’on admet en général qu'Ulysse était en Espagne quand il entreprit sa descente au monde souterrain pour visiter les ombres, objet du fameux livre XI de l'Odyssée. Strabon déjà a fait remarquer l’analogie des mots lorsqu’il a dit: «Lorsqu'on entend prononcer le nom de Tartessos on pourrait en conclure qu'Homère a placé là le Tartare, le lieu souterrain le plus extérieur. » (Strabon III, 12). Hennig prend pour établi que l’on considère à tort le pays des Phéaciens Scheria comme étant une île de la mer et surtout comme correspondant à Corfou. IL fait remarquer que la mention du « beau fleuve qui arrose le pays des Phéaciens » peut difficilement convenir à une île et surtout ne convient pas à Corfou, où d’ailleurs on n’a pas connaissance qu’un char ait jamais roulé avant que les Anglais aient établi la première route en 1815. De plus Scheria est décrite comme une importante ville de commerce et il est dit aussi que les dieux fréquentent Scheria et qu'elle est inaccessible aux ennemis. Pour ces raisons, comme a aussi conclu Wilamowitz-Moellendorff, Scheria ne peut se trouver que sur les côtes d’une mer occidentale inconnue, inaccessible aux vaisseaux ioniens. Le fait que, ni Tartessos, ni Gadès ne sont nommés dans l'Odyssée est