L'atomisme d'Épicure

naïvement Epicure, on devrait alors supposer qu'elle a cinq sens. Mais comme elle ne peut, sans comps, ayoir'les organes des sens, il est évident qu'elle ne peut avoir une existence à elle seule (x).

Dans les cas où on perd par degrés la sensibilité vitale, l'âme se perd aussi peu à peu, car elle ne peut pas concentrer en un point ses éléments, disséminés dans le corps entier. Or, comme l'âme peut être divisée, elle doit être mortelle. Mais même”si on admet qu'elle pourra concentrer ses parties dans Je :corps de l'homme qui meurt lentement, elle serait néanmoins mortelle, puisque dans un tel homme la vie s'éteint (2).

L'âme peut être divisée ayec le corps ; donc elle ne peut pas être immortelle. Lucrèce, resp. Epicure cite comme exemples d'abord les combattants qui sont subitement privés de leurs membres,et dont l’âme,engagée tout entière dans le combat, ne s’en aperçoit pas. Puis il cite le serpent, coupé en plusieurs tronçons, et dont chaque partie séparée se tord. Si on suppose que dans chacun de ces tronçons réside l'âme entière, alors il faut également admettre que le corps contient plusieurs âmes. Comme c’est impossible, on doit admettre qu'une seule Âme a été divisée avec le corps. D'où il suit que le corps est morte] (3).

Si l'âme était immortelle, si elle entrait dans le corps au moment de sa naissance, elle se souviendrait de sa vie passée (4). Si ses facultés sont tellement changées qu'elle a perdu toute sa mémoire, un tel état ne diffère pas beaucoup de la mort. Par conséquent, on doit admettre que l'âme d'autrefois est morte, et que celle du présent est créée avec le corps (2).

Si l'âme n'’entrait dans le comps qu'au moment de sa naïssance, alors elle ne grandirait pas ayec le comps, ce qui est

(4) C£. Ibid. III, 624-655.

(2) CE. Jbid. IN, 526-571.

(5) C£. Ibid. II, 654-669.

(4 Epicure prend en considération la métempsycose des pythagoriciens et d'Empédocle et la théorie de la réminiscence de Platon (Men. 814).

(& CE De R: N. LI, 670-678.

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