L'atomisme d'Épicure

un fait d’après Epicure. Dans ce cas l'âme vivrait dans un conps comme dans une cage. Comme elle est, au contraire, très étroitement liée à toutes les parties du corps, elle ne peut pas se dégager saine du corps, au moment de la mort (x).

L'âme serait aussi mortelle, si on suppose qu'elle s’introduit dans le corps comme un fluide qui coule dans nos membres. Car le fluide se désagrège en s’écoulant, donc il périt (2). Get argument est très faible.

L'âme ne peut être immortelle ni si on admet qu'après la mort quelques-uns de ses éléments demeurent dans le COTps, car dans ce cas elle ne s’est pas retirée tout entière.du COTps. Et si l'âme (s’est enfuit intacte, raisonne Lucrèce avec une étrange naïveté, pourquoi les corps pourris donnent-ils naïssance aux vers ? Est-ce que les âmes du dehors entrent dans les vers ? Mais comment plusieurs milliers d’âmes pourrontelles se rassembler dans le corps d’où est sortie une seule âme. On ne peut pas supposer que les âmes, sorties des corps, font de nouveaux corps pour s'y introduire, car sans les COTPS elles ne sont plus tourmentées par les maladies, le froid ou la faim. Mais même si on l’admettait, on ne pourrait pas expliquer par quel moyen les âmes le feraient. Et elles ne peuvent pas entrer dans les corps formés, car dans ce cas on ne pourrait pas expliquer leur diaison intime avec les corps (3).

Avec une ironie spirituelle, Lucrèce demande s’il faut soutenir que les âmes immortelles se disputent au moment de la naissance du corps qui entrera la première en lui. Ou peutêtre ont-elles un traité d’après lequel la première venue aura le droit d’entrer Ja première dans le corps né (4).

Ayant réfuté par l'absurde l’hypothèse que l’Ââme entre dans Je corps après sa naissance, Lucrèce croit qu'il a dé-

(4) CE. Jbid. III, 679-697.

(2) CE Ibid. I, 698-712, où l'âme qui se répand comme un fluide dans le COrps est comparée avec l'aliment qui périt, pour se transformer en üne nouvelle substance.

(5) CF Ibid. III, 743-740.

(2 CE Ibid. IIT, 776-785.