L'atomisme d'Épicure

Ce

être plus forte chez Epicure, parce qu'elle était plus indispensable pour la réalisation du but de sa philosophie (). Seul, en effet, l'homme libre peut assurer son bonheur. Si tout est mprédéterminé, l'homme ne peut, par Sa Y0lonté, atteindre la tranquillité de l'âme qui est, suivant la Morale d'Epicure, identique au bonheur. Or la déclinaison des atomes rompt Ja toute-puissance de la fatalité aveugle. Epicure admet dans l'homme l'existence d'un pouvoir arraché aux destins (fatis avolsa potestas), grâce auquel il peut aller là où le mène sa volonté. Mais la volonté de l'homme, étant le principe des mouyements qui ne sont pas déterminés, resterait inexplicable, et le principe que rien ne naît de rien serait détruit, si les atomes, par leur déviation, ne brisaient la chaîne de la nécessité. La pesanteur empêche que tout ne se fasse par _des forces extérieures, et la légère déclinaison des atomes rend possible que l'esprit ne soit pas déterminé dans toutes ses actions par une nécessité intérieure, qu'il ne soit pas absolument passif. À l'aide de cette déclinaison on peut distinguer les mouvements produits par des causes extérieures des mouvements spontanés. Epicure enseigne que le principe des mouvements spontanés se trouve dans le cœur ; il provient de la volonté, et de là il se transmet à tout le corps. Lucrèce chantait avec une grande exaltation la liberté, capable de résister aux forces extérieures et dediriger la matière (2).

Le développement original sur la déclinaison des atomes d'Epicure est perdu, excepté une seule proposition, qui est la conséquence de cette supposition, et qui affirme le libre arbitre. Elle dit que certaines choses sont, produites par la né-

quod esset earum motus cerlus et necessarius, invenif, quo modo necessitatem ellugeret, quod videlicet Democritum fugerat ; ait atomum, cum pondere et gravitate derecto, deorsus feratur, declinare paululum. » De jalo, 9, 48 : « .….cur Epicurus fatum extimescat el ab atomis petat praesidium easque de via deducat… » Ibid. 10,2 : « Sed Epicurus declinatione atomi vitari necessitatem fati putat ». (Cf. Ibid. 10, 95 ; 20, 48 ; Plut. De sol. anim. VII, À et 2.

(1) L'épicurien Diogène d'Oenoandra (Fr. 55, coll. b, 5) affirme aussi que pour cette raison Epicure a inventé sa théorie sur la déclinaison des atomes.

(2) CE De R. N. Il, 951-205.

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