L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs
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avec son « butin ». L'agent national du district de Sedan, informé, remplaça le fugitif par Pierre Tasseret, jeune homme pauvre qui n’avait pas encore seize ans, mais qui servait depuis dix huit mois et avait à diverses reprises marché contre les Autrichiens aux côtés de son père, sergent aux chasseurs sedanais.
À Paris comme en province, les jeunes gens s’empressèrent. Tous voulaient être reçus à l'École de Mars. Des enfants de quatorze ans assuraient qu'ils avaient l’âge et la force de la vingtième année. « La patrie ne peut me renvoyer, disait Pun d’eux, j'ai grandide trois pouces depuis qu’on a refusé de m’enrôler, » Un autre, blessé, déclarait à l’agent national que, s’il restait cinq ou six jours au lit, il serait en état de faire le service, et il montrait le certificat d’un officier de santé. « Je suis trop petit, protestait un troisième, mais je suis républicain et je pourrai toujours atteindre avec ma baïonnette le ventre d’un Autrichien. » François-Étienne Lambert, âgé de quinze ans et dix mois, vint au camp des Sablons sous la tente des représentants :« Deux mois de plus, leur dit-il, et j'allais apprendre à