L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs
L'OUVERTURE DE L'ÉCOLE 55
servir mon pays, j'aurais été un des élèves de Mars; mais la loi me destine à mourir de douleur, je ne lai pas mérité. » Il sanglotait. Le Bas et Peyssard, touchés, consentirent à ladmettre provisoirement, et Lambert, pleurant de joie, se précipita dans leurs bras (1).
Le maire Fleuriot-Lescot et l’agent national Payan présentèrent le 4 juillet, à la Convention les quatre-vingts élèves de Mars que la commune de Paris offrait à la patrie. Quelques-uns avaient perdu leur père dans les combats, au 14 juillet, au 10 août, aux armées. Les autres avaient encore dans les camps un père ou un des leurs. Pas un, comme s’exprimait FleuriotLescot, dont les parents n’eussent scellé de leur sang ou de leurs travaux révolutionnaires la liberté publique. « Les élèves de Mars, dit Payan à la Convention, séparés par leur jeunesse de la génération actuelle, n'ayant point eu avec Les vices du despotisme un dangereux contact, sont des âmes vierges encore dans lesquelles vous planterez facilement l’amour de la patrie, la sobriété et la franchise. Il suffira, pour les em-
(1) Il n’est pas cependant inscrit sur les registres de l'Ecole de Mars.