L'école de village pendant la Révolution

RAPPORTS SUR L'INSTRUCTION PRIMAIRE. 219

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qui n’ont pas osé heurter de front les maximes fauces (sic) des parents. La nécessité d'exister les a forcés jusqu'à ce jour à cette coupable condescendance ; mais aujourd'hui qu'ils sont protégés du gouvernement, ils me paraissent plus disposés à enseigner d'après les livres élémentaires.

2. ArGIS-SUR-AUBE, (24 thermidor an vi).

(L'éducation) est encore dans les enveloppes du berceau : il faut lui créer une marche, et c’est dans l'amour du gouvernement qu'il faut en chercher la direction. La contrariété des circonstances à empêché ses premiers élans; les instituteurs n'ont pas encor osé se montrer hardiment, et heurter de front les principes erronés de certains parens; le besoin de vivre a fait à beaucoup d’entre eux cette dure et malheureuse loi ; mais la protection du gouvernement semble leur donner en ce moment une nouvelle vie; la surveillance des autorités constituées anime leur courage; leurs écoles vaquent maintenant les jours de décades et de fêtes nationales; ils expliquent à leurs élèves la constitution et les droits de l'homme ; tous promettent en un mot de seconder les vues du gouvernement dans la carrière pénible, mais honorable qu'ils ont à fournir. J'aime à croire qu’ils ont de la bonne foi; mais je veillerai scrupuleusement pour m'en assurer...

3. ArsONvAL, (1 fructidor an vi).

Les talents et la moralité des instituteurs de la jeunesse, les principes qu'ils professent et les progrès