L'école de village pendant la Révolution
ÉTAT DE L'INSTRUCTION EN 1789. 19
manquaient pas; mais c'étaient les bons maîtres qui faisaient défaut. Ceux-ci étaient rares partout. « Qu'est-ce qu’un maître d'école dans presque Lous les pays du monde? écrit-on en 1784. Un homme ordinairement du plus bas étage, bien moins honoré que chargé de ridicule. qui se voit souvent obligé de négliger ses devoirs pour pourvoir à sa subsistance... dont toute l'attention se borne à exercer la mémoire, et à infliger quelques chätiments, souvent mal entendus ‘, à ceux qui ont le
1 Un règlement du duché de Rethel au xvue siècle prescrit aux maitres, afin d'éviter les difficultés avec les familles, de ne punir qu'avec la verge et la férule, et jamais avec le bâton. (Portagnier, Etude historique sur le Rethelois, 1874, p. 436). Un règlement de l'évèque de Montpellier, de la fin du même siècle, dit, en parlant des enfants : Art. XXX. En les châtiant, on usera d'une grande modération, et jamais on ne les chätiera dans la passion de la colère. Le châtiment doit être de la Ferule ou du Fouët, ou de la Prison, ou de les faire demeurer toute la journée à l’Ecole, ou de leur faire écrire ou apprendre par cœur plus qu'aux autres, ou baïser la terre, etc. On ne les frappera point sur la tête, on ne se servira ni du bâton, ni du pied, si l’on a une Baguette, ce sera pour les avertir de répondre, et en cas de immodestie, les toucher légèrement. On ne leur dira aucune injure de coquin ou autre, on ne les tutoïera point, etc. On ne les deshabillera point entièrement pour les fouetter, et ce sera ordinairement hors de la vue des autres, particulièrement s’ils sont grands ; et mème le châtiment du fouet ne sera que pour les grandes fautes, afin qu'on l’appréhende davantage. (Reglemens donnez pur monseigneur l'Evesque de Monipelier, aux maistres ei maistresses d'ecole de son diocèse. 13 octobre 1687, Placard .)