L'école de village pendant la Révolution
ÉTAT DE L'INSTRUCTION EN 1789. 21 quels ont été les préliminaires de l’état qu'il embrasse, quelles qualités sont requises pour s’en acquitter dignement, quelle doit être sa conduite à l'égard des enfants qui lui seront confiés, il ne comprendra pas ce que vous voulez lui dire; il fera comme les autres, c'est-à-dire fort mal. Ila vu son maître punir les enfants, lorsqu'ils ne lisent pas ou qu'ils causent dans son école ; il agira de même, il toussera gravement, et le seul son de sa voix inspirera la terreur à ses écoliers. Je n’ajouterai pas que comme il est sans principes pour la science qui lui convient, il est aussi quelquefois sans conduite, lorsqu'il n’est pas engagé dans les liens du mariage. O pauvres villageois, en quelles mains vous êtes livrés ! Est-il étonnant que l’ignorance et la grossièreté soient votre partage! »
En faisant la part de l’exagération qui se retrouve dans la plupart des écrits de l’époque, ce portrait pouvait s'appliquer à bien des maîtres ; il rencontra pourtant un critique dans le journal où il avait paru, et ce crilique, ce fut un maître d’école. « Sans vanité, disait-il, je puis faire apprendre aux enfants leurs prières et le catéchisme ; je sais leur enseigner, par principes, à lire et à écrire ; je sais même les règles de l'orthographe et de la ponctuation; je possède la méthode du plain-chant sans avoir une voix de Stentor; je n'ai pas besoin du secours de Barème pour calculer ; je défie qui que ce soit de se servir plus sûrement