L'impôt des gabelles en France aux XVIIe et XVIIIe siècle : thèse pour le doctorat
— 139 —
En 1710, pour débarrasser les prisons qui s'encombraient de plus en plus de faux-sauniers condamnés aux galères, le contrôleur général proposa au roid’en envoyer une partie aux îles d'Amérique. Les fermiers généraux des gabelles se chargèrent d'en transporter 150 à SaintDomingue (1).
En 1706, on en avait déjà envoyé une quantité aux îles d'Amérique (2).
Nous avons vu également que cerlains faux-sauniers devenaient soldats, par des lettres de grâce, mais ce sys(ème ne réussissait pas, ces soldats enseignant les procédés de faux-saunage à leurs camarades.
La perception de la gabelle provoquait plutôt le fauxsaunage que des actes de rébellion, néanmoins il s’en produisit plusieurs sous le règne de Louis XIV.
En 1668, il fallut un secours de 6.000 hommes pour venir à bout d’une révolte des miquelets roussillonnais que soutenaient les Catalans, contre les employés de la gabelle ; ils tuèrent le sous-viguier et son valet, parce qu'il avait agi pour le maintien de la ferme des gabelles, suivant les instructions du contrôleur général (3).
A Bordeaux, la même année, un soulèvement éclata qui s’élendit au Périgord, à l’Aunis et à une partie de la Guyenne. Les émeutiers assommèrent de coups un mar-
1. Mémoires de Saint-Simon, édition Régnier, t. XIII, on fine, p. 625.
2. Id., p. 440.
3. De Boislile, t. IIL, p. 176,