L'oeuvre sociale de la Révolution française

190 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

récit donne au fait une personnalité plus grande, cite non seulement le prénom et le nom de l'enfant, mais son lieu de naissance, toutes indications, en un mot, capables d’altirer et de retenir l'attention de ses petits camarades de l'école, à qui on livre ainsi le souvenir et l'exemple d'un camarade qui a bien mérité cet honneur.

C'est, on le voit, l’idée première d'un livre d’or de la jeunesse, ouvrage qu'il ne me déplairait pas, pour ma part, de voir composer un jour, et sur ces mêmes principes, pour les enfants de nos écoles, persuadé que je suis qu'il ne pourrait que très noblement exciter leur jeune émulation.

Le mérite civil, enfin, n’est pas non plus oublié dans le recueil que j’analyse. Il intervient par des exemples bien choisis de dévouements accomplis par d'obscurs citoyens au péril de leur propre existence. Cet esprit même s’accentue dans les derniers fascicules imprimés du Recueil des actes héroïques.

La Convention, d’ailleurs, aiguille en ce sens, pour ainsi parler, les travaux du Comité. En novembre 1795, elle rend publiquement un décret par lequel elle « renvoie au Comité de l'Instruction publique les pièces d’un dossier consacré aux citoyens Desgorges et Boussard, lesquels ont exposé leur vie pour sauver une famille ensevelie sous les dé-

combres d’une maison écroulée »: leur acte devra ?