L'oeuvre sociale de la Révolution française

LES DOCTRINES DE L'ÉDUCATION RÉVOLUTIONNAIRE 193

Ces fêtes, d’ailleurs, dans l'esprit du législateur, devaient combiner trois ordres de faits : les spectacles capables d’ « éveiller dans l'âme des citoyens toutes les sensations libérales, toutes les passions généreuses », les récompenses que le peuple doit consacrer « aux vertus utiles et au génie bienfaiteur des peuples », et enfin les jeux gymnastiques, déjà préconisés par Rousseau pour la toute enfance, et poussés ici jusqu'à l’âge de l’adolescence et de la maturité.

Quelques jours après, Fabre d'Églantine, l’auteur de la Suite du Misanthrope, insistera sur l'utilité des spectacles dramatiques dans l'éducation nationale, et la Convention, après avoir adopté d’enthousiasme le projet de Joseph Chénier, accueillera, avec la même faveur, l’idée de créer des théâtres nationaux destinés à compléter l’ensemble de ces fêtes populaires.

De mème que, pour les décrets sur les livres élémentaires et sur le recueil des faits héroïques, ‘établissement des fêtes nationales, comme complément indispensable de l'éducation primaire, précéda de longtemps l'adoption du plan définitif de l’ins-

truction publique.

1, Une commission spéciale de six membres fut choisie, à cet effet, dans le sein du Comité. En firent partie : Romme, David, Fourcroi, Mathieu, Bouquier, Cloots. Ce choix, en ce qui concerne surtout les trois premiers membres était heureux; Romme avait déjà donné sa mesure en fait d'éducation. Quant à David, sa

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