L'oeuvre sociale de la Révolution française

LES DOCTRINES DE L'ÉDUCATION RÉVOLUTIONNAIRE 211

nistration centrale du département; à peu près à la même époque, l'École de Tours avait progressé d'étonnante manière, passant de vingt-quatre élèves qu'elle possédait au début, à cent soixante qu’elle eut vers l'an IX, « bien qu’elle soit environnée des grands établissements de la Flèche, Pontlevoy, Vendôme ».

Les cours de dessin et de sciences surtout étaient très fréquentés (le régime des écoles autorisait, en effet, le choix fait par les élèves des matières pour lesquelles ils désiraient s'inscrire); l’enseignement plus nouveau des sciences morales, particulièrement les cours d'histoire et de législation, étaient presque partout beaucoup moins fréquentés, autant à cause des tendances politiques spéciales qu'un certain esprit de parti leur attribuait, que surtout parce que les parents très pratiques, ainsi que le remarquait Roger Martin, et ne voyant pas l'utilité immédiate d’un semblable enseignement, profitaient de la liberté qui leur était dévolue, et poussaient leurs enfants à s'attacher au plus tôt à la pratique des sciences et à l'étude du dessin, toutes matières qui pouvaient les faire aborder de front une profession pratique. Aussi Roger Martin, chargé par le Directoire de faire un rapport sur ces Écoles inclinait-il à déclarer la fréquentation des cours d'histoire et de législation obligatoire,"du moins pour tous ceux qui postuleraient dans l’avenir une fonction publique.