L'oeuvre sociale de la Révolution française

222 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

de la superficie de la France, et elle tend à se développer sans cesse. Sans doute, les biens intransmissibles de l'Église ne diminuent pas; ils tendraient plutôt à s'accroitre si l'État ne s’y opposait point; mais le domaine de la couronne, inaliénable, lui aussi, en théorie, est engagé et vendu en grande partie, et les seigneurs concèdent toujours des terres. Ensuite la petite propriété, ainsi accrue aux dépens de la grande, se morcelle chaque jour davantage, grâce au mouvement des ventes qui s'accélère à la fin de l’ancienne monarchie, et au régime successoral, qui,dans presque toute la France de droit coutumier, partage également entre {ous les enfants du défunt les terres roturières.

Les grandes propriétés dominent dans les pays de forêts et de pâturages comme la Franche-Comté, dans les régions de landes de l'Ouest, même dans des pays de plaines, comme les Flandres maritime et wallonne, le Cambrésis, l'Alsace, le Roussillon, où les biens ecclésiastiques sont très étendus. Les petites propriétés sont très nombreuses dans les plaines fertiles et les pays de vignobles, dans les Flandres, l'Alsace, la Bourgogne, la vallée de la Garonne, le Béarn. De sorte que, dans certaines régions comme les Flandres, il n’y a place que pour de très grandes et de très petites propriétés et que

la répartition du sol y accuse un contraste très

marqué.