L'oeuvre sociale de la Révolution française

234 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Que l'État libère done le sol français, le divise, laisse agir les lois naturelles qui président à la production des richesses, enseigne à tous les individus les principes nouveaux de l’économie et les meilleures méthodes de culture, alors il n'y aura guère de terrain dans le royaume qui ne produise le double, et « cet heureux sol » de France, qui, «à l'exception de quelques provinces, ne fournit point aux besoins de tous ses habitants » n'aura plus rien à demander aux États étrangers et procurera aux classes rurales et à la nation une prospérité jusqu'alors inconnue.

GCelte critique du- régime foncier devait entrainer des réformes. Il y eut des projets et des transformations à la fin de l’ancien régime. Le Gouvernement tendait à réaliser les doctrines des économistes. Il voulait parfois réformer le régime fiscal. Turgot, ministre, faisait ou laissait attaquer les droits seigneuriaux, ou transformait la corvée en nature en une contribution en argent. La liberté du commerce des grains apparaissait dans les lois en 1764 et en 1775, pour être, il est vrai, peu pratiquée et bientôt oubliée. Mais c'étaient là des symptômes du changement profond qui devait bientôt se produire.

Quoi qu'il en soit, ce n'étaient guère que des projets. La situation de l'agriculture et des paysans restait la même. Aussi dans les cahiers de 1789

les classes rurales réclament-elles, à la suite des