L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE ET LES PAYSANS 243 droits qui ne s'ouvriraient peut-être jamais, c'était une dérision. — De plus, toute rente solidaire, portant sur plusieurs fonds, ne pouvait être divisée ni rachetée partiellement par chacun d'eux; les arrérages arriérés devaient être payés en même temps que les cens et Les lods.

Ainsi il fallait racheter même des droits usurpés, et ce rachat décrété solennellement n'était même pas praticable.

Jamais législation ne déchaïna une plus grande indignation. Elle mécontentait tout le monde. Les seigneurs ne veulent pas l’accepter, continuent à percevoir les droits supprimés sans indemnité. Ils cherchent à entraver le rachat, pourtant si difficile, des droits rachetables. Les tenanciers déjà excités par les promesses que l’Assemblée avait faites le 4 août et qu’elle avait ensuite brutalement décues, se plaignent de la loi du 15 mars 1790 qui « renverse le droit naturel ». Et, leur patience se lassant, ils recommencent à piller et brûler les châteaux en Bretagne, dans le Quercy, le Rouergue, le Périgord, les départements de Seine-et-Marne et du Loiret, à Étampes, etc. L'Assemblée s’enferme dans son système et ne veut rien relâcher de la rigueur de ses décrets. Elle les défend, au besoin par la force.

II. — L'Assemblée législative va transformer complètement le système de la Constituante. Elle