L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE ET LES PAYSANS 263

sol et à la circulation des denrées. Mais ici les principes cédèrent parfois aux circonstances.

J,. — La culture de la terre n ‘était pas libre avant 1789: elle le fut davantage pendant la Révolution par suite de l'abolition du droit exclusif de chasse, et de la suppression des capitaineries royales et d’une foule de droits restrictifs. Mais, sinon en théorie, du moins en fait, elle ne fut libre ni tout d’un coup, ni même complètement. En 1791 on trouve encore des cultivateurs inquiétés par les autorités locales pour avoir travaillé le dimanche. Puis, sous le gouvernement de la Convention, les circonstances oies que traverse la France entravent l'application g oénérale des principes de liberté. Pour ne pas manquer de grains, on prohibe en certains endroits la culture de la vigne. Dans plusieursrégions les représentants en mission imposent de pareils règlements. On intervient contre la liberté individuelle au nom du salut public; sous le régime nouveau, on se voit obligé de reprendre plusieurs règles de l'ancien.

IL. — Mèmes difficultés, même évolution de la liberté à la restriction en ce qui concerne la cireulation des denrées.

La législation sur le commerce des grains avait presque toujours été restrictive. En 1789 elle n'admettait pas l'exportation des grains au dehors du royaume. Quant à la libre circulation à l'inté-