L'oeuvre sociale de la Révolution française

264 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

ricur, parfois permise, plus souvent prohibée au xvin° siècle, elle n'existait guère en fait à la veille de la Révolution !. L'Assemblée nationale se trouvait aux prises avec de très graves difficultés. Depuis la mauvaise récolte de 1788 ce n'étaient partout que pillages de voitures de grains, insurrections dans les villes et les campagnes.

Reprenant les idées de Turgot défendues par un certain nombre d’économistes influents, comme Dupont de Nemours, qu’elle comptait parmi ses membres, l’Assemblée décrète, le 29 août, la circulation des grains à l'intérieur du royaume, défendant

d’ailleurs provisoirement l'exportation à l'étranger...

Elle cherche, — et les assemblées qui suivirentl'imitèrent — à empêcherl’exportation qui se fait par mer et par les frontières de l'Est, vers Givet et Gex surtout, elle décrète que toute exportation est un attentat contre la sûreté du peuple (13 septembre 1789) ; mais, en fait, il y aura loujours des exportations frauduleuses, comme celles que signale en 1791 le ministre Delessart dans sa correspondance avec les autorités administratives.

Quant à la libre circulation à l'intérieur du royaume, elle n'est guère appliquée. Les habitants des villes et bourgs voisins d'Alençon s’opposent à tout enlèvement de grains; Étampes craint qu'on

‘1. Elle existait en droit (Déclaration de sept. 1781).