L'oeuvre sociale de la Révolution française

266 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

remèdes on peut apporter à ses souffrances. Personne n'accepte sérieusement l'idée de taxer les denrées nécessaires à l'existence. On essaie sans succès de faire respecter la libre circulation des grains. Tel est encore l’état des esprits en 1792, et même en 1793, lorsque la guerre étrangère et la guerre civile portent plusieurs membres de la Convention à envisager la nécessité d’une intervention directe de l'État dans la vie économique du pays. Dans les temps ordinaires le prix des denrées est réglé par la libre concurrence; mais la France se trouve dans des circonstances tout à fait exceptionnelles. Il faut adapter les lois à ces conditions nouvelles. « Lorsqu'une conspiration générale de malveillance, de perfidie, de fureurs dont il n’y a point d'exemple, se réunit pour rompre cet équilibre naturel, pour nous affamer, pour nous dépouiller, le salut du peuple devient la règle suprême. » Ainsi parle Coupé de l’Oise au nom de la Commission des subsistances; telle est aussi l'opinion de Raffron, député de Paris. En conséquence, on établit le maximum des denrées de première nécessité dont on a défendu l'exportation (décrets des 3 mai, 4 et 11 septembre 1793). On veut à la fois prévenir la hausse de ces denrées, et assurer aux cultivateurs un prix raisonnable. Le maximum est fixé au prix moyen de 1790 augmenté d’un tiers, et il reste tel, du moins pendant un certain temps, malgré l'avis

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