L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 277 possédait quarante-sept maisons, cinquante-trois fermes, et celui de Saint-Germain-l Auxerrois, soixante-dix-huit maisons à Paris, sans parler des propriétés sises hors de la capitale. Mais l'Église ne recoit pas que des domaines. Pour subvenir aux frais des services qu'ils fondent, les fidèles lui lèguent souvent des sommes d'argent liquide, ou des titres de rente. Sans doute, cette fortune mobilière est loin de répondre à la fortune immobilière du clergé, elle ne laisse pas toutefois d’être considérable : le chapitre de Notre-Dame, en 1743, a 20.000 livres de rente environ. —2?° Produit des dimes et des droits féodaux. Sur toutes les terres du royaume, le clergé perçoit la dime, impôt dont la quotité, la forme et le nom varient à l'infini, mais qui doit toujours être payé sur place, en nature, et qui, quoi qu'on en ait dit, grève lourdement le paysan. Le clergé, d'autre part, est souvent un seigneur féodal; comme tel, il perçoit, dans les limites de la « censive », un droit de cens, fort variable, et des rentes foncières. Il perçoit encore, sur toute l'étendue de l’ancien fief, l'impôt des lods et ventes sur les marchandises vendues ou achetées : le chapitre de Notre-Dame touchait, de ce chef, 11.000 livres au milieu du xvrm° siècle. —3° Le casuel. Le clergé reçoit naturellement une rémunération pour les fonctions religieuses qu'il acquitte;

les mariages, les enterrements, tout cela lui rap-