L'oeuvre sociale de la Révolution française

218 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

porte, et, dans les grandes villes, lui rapporte même beaucoup.

À combien pouvait s'élever le total de ces revenus ? Il estimpossible de le dire; mais quelques faits permettront au lecteur de juger par lui-même, D'après l'État des archevéchés et évéchés, publié en 1743, dont les évaluations sont les plus modérées, et sont certainement trop modestes, les archevêchés et évêchés rapportaient à l'ensemble de leurs titulaires 3.808.000 livres; les abbés touchent, réunis, la somme de 6.949.500 livres: les prieurs 700.000 livres, soit un total de 10 millions de livres. Dans ce chiffre ne sont compris ni les revenus des abbayes proprement dites, ni ceux des chapitres et des paroisses. Or les débats de la Constituante permettent de juger de la richesse des couvents, et, pour les chapitres, rappelons-nous seulement qu'en 1789 celui de Notre-Dame à un budget annuel de plus de 300.000 livres.

Cette fortune est d'autant plus considérable que le clergé est à l'abri des charges que supportent les autres citoyens : il ne: paye pas d'impôts.

Sans doute, de temps en temps, les assemblées

du clergé accordent au roi, sur sa demande, un.

subside, un « don gratuit » : mais, tout d'abord, ce sont elles qui fixent souverainement le chiffre de leur contribulion volontaire, et, d'autre part, le

« don graluit » ne mérile guère son nom; il esten