L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 279 réalité un prèt. L'Agence générale du clergé possde une caisse, avec laquelle elle fait des opéralions de banque, surtout avec l'État; et celui-ci lui restitue généralement, sous forme de gros intérêts, ou pour obtenir une avance, les sommes qu'il à reçues du clergé.

On comprend toute l'influence qu'assure au clergé dans l'État la possession de cette fortune; mais la puissance politique de l'Église ne se borne point à celte influence. Non que le clergé garde encore en 1789 quelque indépendance vis-à-vis du pouvoir monarchique. La royauté a, depuis longtemps, réussi à ruiner ses libertés. Par le concordat de Bologne, en 1516, François I obtient le droit de nommer aux bénéfices ecclésiastiques de son royaume. Un siècle plus tard, nouveau progrès. Évèque, Richelieu veut donner au roi une autorité illimitée et quasi divine, instituer en France un régime d’absolutisme théocratique. Ministre, il brise toutes les résistances et toutes les libertés : il enlève aux assemblées du clergé toute indépendance, toute importance même; bien plus, il n’hésite point à rompre avec le nonce, c’est-à-dire avec le Saint-Siège; il veut affranchir l'État du contrôle de Rome. Réalisant son dessein, Louis XIV obtient de son clergé la Déclaration de 1682. Get acte célèbre contient trois points essentiels : 1° Le pape

ne peut intervenir dans les questions temporelles;