L'oeuvre sociale de la Révolution française

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2° les décisions du Saint-Siège n’enchaînent les

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fidèles qu'après approbation d’un concile ; 3° l'Église gallicane est régie par d'anciens usages et règlements qu’il n'appartient à personne de modifier, à plus forte raison de transgresser. L'Église de France échappe donc presque complètement à l'autorité | pontificale, elle devient nationale et autonome : elle

ne reconnaît d'autre maître que le roi; l’asservis- « sement est complet.

Mais les rois ont voulu seulement ruiner l’indépendance de leur clergé, non le combattre ni l’affai- F blir; ils aspirent à le transformer en un instrument de leur domination, à faire de lui leur agent. Aussi, loin de jalouser ses honneurs, ses privilèges, sa richesse, ils le flattent, se montrent généreux envers lui. Maîtres de l’Église, ils gouvernent par elle, mais aussi pour elle. Fréquemment ils appellent des ecclésiastiques à diriger leurs affaires. Après Richelieu, Mazarin. Au xvin® siècle, Dubois, Fleury, Bernis, Loménie de Brienne. Louis XIV, “4 est vrai, rompt avec cette tradition; il ne choisit pas ses ministres dans les rangs du clergé ; mais nul souverain ne fut plus dévoué aux intérêts de l'Église. Dévot, il attache le plus grand poids aux avis de son confesseur ; et, s’il est encore impossible d'établir avec précision le rôle que jouèrent, sous son règne, le conseil de conscience et certaines congrégations religieuses comme celle du Saint-