L'oeuvre sociale de la Révolution française

282 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

privilège de tenir les registres de l'État des hommes (État civil). Il s'acquitte fort mal de ces fonctions, qui sont pourtant d'un intérêt social incontestable et évident. Il n'importe : le roi les lui conserve, refuse aux dissidents un état civil distinct, laisse aux tribunaux ecclésiastiques le droit de connaître de toutes les contestations relatives à la validité du mariage.

Le clergé a, d'autre part, la haute main sur l'instruclion publique. L'école primaire est le prolongement de l'Église ; les prêtres y sont maîtres, comme au sancluaire. Que l'enfant se rende aux écoles de charité, s'il est pauvre, aux petites écoles de grammaire, s'il est de condition moins humble, partout il recevra le mème enseignement. Dans les premières, « la lecture n’est que l'accessoire, le prineipal est la science du salut ». Les maîtres, des Frères de la Doctrine chrétienne, mènent leurs élèves à la messe, au caléchisme, doivent leur inculquer les principes de la morale et de la religion. Dans les autres, le maitre doit de mème graver puissamment dans l'esprit des enfants que «les bons vont en paradis et les méchants en enfer »; bien plus, il leur montrera « ce que c’est que ces deux lieux, la beauté de l’un, et la laideur de l’autre. » Dans les collèges règne une discipline toute ecclésiastique. Les professeurs, avant d'y enseigner, ont étudié,

ont conquis leurs grades dans les Universités. Mais