L'oeuvre sociale de la Révolution française

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contre son joug etses leçons : du moins, avec l'appui de l'État, cherche-t-elle à empècher la contagion de ces mauvaises doctrines. La Sorbonne a perdu, en 1789, la censure des livres. Mais les censeurs royaux, souvent indulgents à l'extrème pour les attaques contre les mœurs, se montraient plus sévères quand ils'agissait de religion. Les Parlements étaient encore plus rigoureux. Nombreux sont les ouvrages philosophiques qui furent, au cours du xvir° siècle, brûlés par la main du bourreau. Des écrivains sont inquiétés, même emprisonnés, et les lieutenants de police ont défendu la religion avec un zèle dont les archives de la Bastille conservent de nombreux monuments. Pour ceux qui se laissent gagner par l'esprit du mal, et qui désertent la voie du salut, ils n’ont plus à compter que sur eux-mêmes. Hors de la religion, ils sont par cela même en marge de la société. Malheureux, ilsimploreraient en vain la charité publique. Sans doute les hôpitaux, s'ils sont malades, les bagnes des hôpitaux généraux, s'ils sont absolument dénués de ressources, leur ouvriront leurs portes, pourvu qu'ils se soient au préalable adressés au curé de leur paroisse. Mais ils espéreraient vainement des secours à domicile, qui leur permettraient de rester dans leurs familles, des secours en argent qui leur permettraient de traverser victorieusement une crise de misère. La charité, au xvin* siècle, est un

devoir religieux, non social. Les Compagnies parois-