L'oeuvre sociale de la Révolution française

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deur de leur foi, et le crédit qu’ils accordaient au clergé. Quelque reconnaissance qu'ils eussent pour cette Assemblée qui leur avait donné le droit de posséder et les avait délivrés des dimes, ils refusèrent d'accepter la réforme religieuse qu’elle édictait et ils devinrent même, en plusieurs régions, les ennemis acharnés de cette Révolution qui les avait affranchis.

Mais si les philosophes n'avaient pu gagner au déisme un grand nombre de leurs contemporains, leurs projets de réformes eurent plus de succès. Beaucoup de croyants, attribuant à la richesse le désordre des mœurs ecclésiastiques, pensaient que l'Église gagnerait beaucoup à s’appauvrir ; ils déploraient le nombre excessif des couvents, celui des chapelles qui nuisait à la décence du culte. Certains mêmes, gallicans à l'extrême, rêvent d'une Église complètement indépendante, grande par sa force morale, purifiée par l'État.

Et, chose plus grave, ces idées sont aussi celles d’une partiedu clergé. Leclergé, sousl'ancien régime, se divise, on le sait, en deux classes : haut clergé, bas clergé. Dans les rangs mêmes du haut clergé se manifestent quelques discordes : réguliers etséculiers ne vivent point en bonne intelligence, et les Assemblées du clergé font à plusieurs reprises entendre des doléances amères et réclament la réduction du

nombre des monastères.