L'oeuvre sociale de la Révolution française
LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 293
conviction et par intérèt, du parti des démocrates et des novateurs. L'accord, quelque paradoxal qu'il semble, est donc établi, en 1789, entre les philosophes déistes, et le clergé populaire : les uns s'intéressent aux prêtres des campagnes, quoique prêtres, parce qu'ils sont victimes de l’organisation politique et sociale, de la féodalité et de l'Église ; le second soutient les penseurs du xvm siècle, bien qu'il déteste leurs idées religieuses, parce qu'ils défendent sa
cause, celle de la justice et de la liberté.
IT. — Les RÉFORMES
I. — Ce fut en effet au bas clergé que la Révolution dut d'être. À la fin de 1788, le Trésor est vide, la banqueroute imminente. Le roi convoque les États généraux pour leur demander, non des conseils, mais des subsides ; surtout il veut faire supprimer par eux les privilèges fiscaux de la noblesse et du clergé. Mais la noblesse se refusera, en grande majorité, à accepter cette diminution de son état; il importe donc au Gouvernement de Louis XVI d'obtenir l’assentiment du clergé. Comment y parvenir? Le haut clergé a les mèmes intérêts que la
noblesse; il fera corps avec elle. Il faut donc que