L'oeuvre sociale de la Révolution française
24 INTRODUCTION
nécessaires qui est contenue dans l'article VIT. Et cette énumération, très utile, est très louable aussi ; mais on pourra estimer qu'elle est un peu courte. Il n’y est question que de la liberté de la presse, de la liberté de réunion et de la liberté des cultes. Il n'y est question ni de la liberté d'association, ni de la liberté d'enseignement. Cette lacune n'est peut-êlre pas un oubli. Il semble que les rédacteurs, qui définissent la liberté un pouvoir, se défient d'elle dès qu’elle devient un pouvoir en effet, réellement, décidément, c'est-à-dire dès qu'elle devient collective, dès que des libertés individuelles se groupent pour s'exercer comme pouvoir en effet el pour cesser d’être des droits nus et abstraits. Puis-je, d'après la Déclaration des Droits, exprimer librement mes opinions par la voie de la presse ? Oui. Puis-je m'associer à un certain nombre de coreligionnaires politiques pour fonder un journal? C'est douteux; car la liberté d'association n’est pas dans la Déclaration. Puis-je m'associer à un certain nombre d'amis pour faire une propagande dans tel ou tel sens ou pour enseigner? C'est peu probable; car la Déclaration ne déclare ni la liberté d’associalion ni la liberté d'enseignement. Il semble que, quand la Déclaration songe à la liberté, elle songe surtout à la liberté individuelle. Un journaliste isolé faisant tout seul son journal, comme cela était fréquent alors, voilà ce qu'elle estime inat-